mercredi 9 mars 2011

Une semaine au Japon, ou comment rentrer a temps avant les catastrophes



Après près de 20 mois passés a Hong-Kong, sans avoir une seule fois remis les pieds au Japon, je gardais de ce pays un excellent souvenir, un peu de nostalgie, et une envie profonde d'y retourner afin de découvrir les nombreux coins inexplorés de l'archipel. Mais j'avais oublié pourquoi l'adaptation a Hong Kong avait été si dure 20 mois plus tôt: et ce petit séjour d'à peine 10 jours a suffit a me rafraîchir la mémoire.

Je peux le dire simplement, Tokyo est une ville très agréable. Elle m'avait certes parue agitée, surpeuplée, voir bruyante, mais toujours intéressante, verte et accueillante. Mais mon impression a drastiquement maintenant que je connais Hong Kong. A Tokyo, il fait bon vivre, les rues sont aérées, les gens sympathiques, même le métro n'est pas un enfer. (j'essaie de ne pas penser au calvaire des tremblements de terre...) Et puis il y a le reste du pays. Je n'en connais qu'une infime partie, mais chaque nouvelle découverte est un véritable enchantement. Et cette fois-ci ne fit nullement exception.


Le titre de cet article était à l'origine: "Une semaine au Japon ou comment rentabiliser le JR pass". Au risque de donner le tournis, ça a donné :
Vendredi à dimanche:Tokyo
Lundi:Osaka
Mardi:Kanazawa
Mercredi:Hakone
Jeudi: juste pour le plaisir un petit tour de JR Hakone-Tokyo-Takayama
Vendredi:Shirakawago
Samedi:Takayama
puis une longue journée de train et d'avion pour rentrer à Hong-Kong


Ça a l'air de faire beaucoup vu comme ça, un peu serré, mais en fait... eh bien tout a fait: c'est exactement ce que ça semble être : un programme extrêmement chargé. Et qui serait impossible à faire sans la fiabilité et la ponctualité des trains japonais. Pas une minute de retard, ce qui permet d'enchaîner tous les trains comme prévu. Sans compter le JR pass, qui, au vu des tarifs pratiqués, était absolument indispensable.
Etant donné la quantité de transport, les journées étaient relativement "soft" question visites. L'idée étant plutôt d'avoir un aperçu de différents lieux, s'imprégner de l’ambiance, profiter du simple bonheur d'être au Japon, et de bien manger!
L'étape de Tokyo restant à part, puisque je connaissais bien, et je souhaitais surtout revoir quelques lieux favoris, magasins et restaurants. Et puis tenter de couvrir l'événement du week-end : le marathon de Tokyo.
La chance était du côté des coureurs puisque le soleil fut présent tout au long de la course et a réchauffé cette fin d'hiver tokyoïte. (Le lendemain de la course fut un jour triste, gris et très pluvieux)
Le marathon de Tokyo, c'est 36000 participants, une énorme exposition pendant les 3 jours précédant la course (une véritable foire du commerce du sport)
Des tas d'animations durant la course, des geishas aux danseuses du ventre

Sans compter les participants eux-mêmes qui ne se prennent pas trop au sérieux et courent dans un déguisement d'ours, s'arrêtent pour se prendre en photo, ou bien encore téléphonent tout en trottinant...


Il s'en dégage une ambiance bon enfant, très agréable, impression renforcée par le temps clément. Mais quelle foule! Tout le monde cherche a immortaliser le moment! Coute que coute!


Question gastronomie, j'ai eu pendant ce week-end, le plaisir de déguster mes sushis préférés : maguro, otoro, chutoro, bintoro etc. et de découvrir l ' "aburi engawa" : un délice !
Retourner au shabu-shabu d'Akasaka, et j'en passe

Osaka :
Petit aperçu d'Osaka, durant une journée, d'abord sous la pluie, puis juste dans le froid, mais toujours avec le sourire, nous avons assez facilement trouvé l'hôtel, qui était bien placé près de Namba.
Petit aperçu du château Osakajo (avec une éclaircie juste pour la photo!) et des pruniers en fleurs. On ne s'en lasse pas...

Le reste de la journée a consisté à flâner dans les rues (Dontobori, l'arcade commerçante de Shinsaibashi, ...). Malheureusement pas assez de temps pour aller visiter l'aquarium géant. Voilà une bonne excuse pour y retourner!


Et puis on ne pouvait y échapper : la dégustation d'okonomiyaki (au resto) et de takoyaki (dans la rue)


Kanazawa:
C'est encore sous la pluie que nous quittons Osaka pour Kanazawa, capitale de la préfecture d'Ishikawa, bordé par les Alpes japonaises. Cette ville est l'une des villes de l'époque d'Edo les mieux préservées (avec Takayama)
Il a fait froid à Kanazawa ! Et gris et pluvieux. Il semble que nous ayons raté la neige. Tant mieux, elle nous attend plus loin dans les prochaines étapes.
L'attraction principale de la ville étant son célèbre jardin, le parapluie transparent se montre un atout formidable pour la visite!
Le jardin Kenrokuen est l'un des plus célèbres du Japon. En fait, il fait partie du top 3. Son nom signifie " Jardin des Six Merveilles" car sa composition est parfaite (selon la théorie chinoise de l'agencement des paysages). Ces éléments sont:
l'espace, la solitude, la superficialité, l'antiquité, l'eau abondante et les vues panoramiques
Effectivement, même sous la pluie, il est possible d'apprécier la beauté des lieux. De plus, le temps nuageux procure une très belle lumière diffuse.

J'apprécie particulièrement la vue sur l'étang depuis la maison de thé (chauffée), où nous déjeunons un très bon repas "kaiseki".

Il y a pas mal de choses à voir à Kanazawa, mais le temps étant limité, et la météo peu propice aux promenades, nous optons pour faire un tour dans le district des geishas Higashi-Chayamashi. Nous n'en avons vu aucune, et les maisons étaient en train de fermer, malheureusement.
Cela dit, la balade valait le détour.

A 18h, la ville est morte. Il ne reste plus qu'une seule chose à faire : aller dîner.
Nous choisissons au hasard un petit restaurant dans le marché couvert. Je vais garder un souvenir impérissable du lieu. Nous nous asseyons au comptoir. Les serveuses et les chefs sont extrêmement sympathiques. Et leur cuisine... que dire? Mon chirashi de thon (maguro) était absolument délicieux, et leurs tempuras étaient croustillantes, légères, vraiment parfaites.
Je serais restée une journée de plus a Kanazawa juste pour avoir la chance de retourner manger là-bas.


Hakone:
L'étape Hakone était un peu le cadeau des vacances, la cerise sur le gâteau. En effet, la journée était entièrement destinée au repos. Non pas aux visites, balades en tous genres. Non, juste le simple plaisir de se reposer dans un ryokan, de buller dans le onsen extérieur en regardant les montagnes, et (une fois n'est pas coutume), se régaler d'une cuisine japonaise raffinée.
Ca donne ceci:

Journée Shinkansen:
Le lendemain est beaucoup moins amusant. C'est une longue journée de transport afin d'arriver à Takayama. Mais le paysage qui défile sous mes yeux me fait oublier la longueur du trajet.
D'ailleurs, le train lui-même est prévu pour profiter du panorama, avec ses fenêtres extra-larges. De plus, avec la lumière de la fin d’après-midi, l'effet est à son comble!
La nuit tombe, mais l'on voit que le paysage est à présent enneigé. Le choc, à Takayama, une fois sortis du train. Il n'y a peut-être pas de neige, mais le froid est saisissant. Heureusement, l’auberge n’est pas loin de la gare, ne nous attardons pas ! La chambre de style japonaise est simple mais agréable, et il y fait chaud. Dire qu’il faut ressortir pour traquer la denrée nourricière… Le guide recommandait le restaurant Suzuya, Et l’auberge nous avait fourni un petit plan détaillé de la ville, sur lequel sont indiqués quelques restaurants, cafés, supermarchés et autres points d’intérêts pratiques et touristiques. A force d’aller dans des hôtels, j’oubliais les avantages des auberges de jeunesse : une foule d’information a disposition, sans même avoir besoin de les demander. Le restaurant fut relativement facile a trouver, les propriétaires très prévenants (ils parlaient même anglais !). C’est ainsi que j’ai goûté, pour la première fois, la spécialité locale d’hoba-miso, au bœuf Hida. C’est tellement bon que j’en ai rapporté à Hong-Kong et que j’ai essayé à la maison !

Shirakawago
Quelle surprise au réveil ! Le sol est tout blanc ! On chausse les après-skis gentiment prêtés par l auberge et on file – prudemment – vers la station de bus, direction Shirakawago. La route est belle, mais il se met à neiger de plus en plus.
Pas idéal pour une journée de promenade dans le vieux village classé patrimoine mondial de l’Unesco. Mais ne nous alarmons pas, le site promet d’être charmant sous la neige, et c’est ce qui importe !
Ce village recule attire les touristes pour ses fermes traditionnelles « gassho-zukuri » au toit de chaume, dont certaines sont vieilles de plus de 250 ans ! Le toit est renouvellé chaque année, ce qui semble être l’occasion d’une sorte de fête.
Leurs greniers sont souvent utilises pour élever des vers a soie. Le village est assez petit, et se parcourt facilement à pied, même sous la neige. Il existe un point de vue en hauteur qui offre un magnifique panorama sur le village d’Ogimachi. En plein hiver, l’accès y est impossible à pied, et il faut prendre une navette. Comme celle-ci nous est passée sous le nez, la meilleure alternative fut d’aller visiter le musée en plein air, qui concentre un grand nombre de gassho-zukuri. De plus, la chance fit que la neige avait cessé de tomber, et que le soleil brillait. Seuls dans cet immense « musée », entourés par les montagnes enneigées, on ne pouvait se sentir plus dépaysés !
Une fois la visite finie, nous enchaînons sur le Shiroyama Viewpoint. Le temps s’est à nouveau dégradé, et la navette a pris un peu de retard. Engoncée sous 2 manteaux, un pull et 3 tee-shirts, sans compter les 2 couches de collants sous le jean, je me demande comment font certaines petites japonaises en talons et mini-jupe pour ne pas se transformer en glaçons. Une fois en haut, la vue est un peu brumeuse.
On dirait que les gens montent, prenne la p’tite photo de rigueur, puis redescendent immédiatement, plutôt que d’attendre la navette suivante. C’est vrai qu’avec la neige qui recommence à tomber, on n’a pas forcement envie de s’éterniser. Mais la vue vaut le détour, et je garde espoir que le temps se dégage à nouveau.

Hummm… comment passer le temps ? Entrons dans la boutique de souvenirs. Tiens ! Un restaurant ! Voila une occupation toute trouvée : mangeons ! Pour être originale, j’opte pour un set hoba miso, riz, miso soup, qui me réchauffe. Le restaurant abonde de photos des environs à toutes les saisons. Je me promets d’y retourner un jour en été, ca à l’air vraiment charmant sous la verdure aussi.
Le temps se détériore, mais c’est notre seule occasion pour nous promener dans le village. Entre deux batailles de boule de neige, nous visitons une ferme, quelques échoppes et nous baladons.


Mais le froid a finalement raison de nous et nous n’attendons même pas 17h pour nous réfugier dans notre auberge. En effet, beaucoup de ces chaumières se sont transformées en auberges, « minshuku », afin d’accueillir les touristes pour une nuit. L’accueil fut chaleureux, tout en japonais comme l’on pouvait s’y attendre. La maison est très bien chauffée, alors que je craignais d’avoir cédé à un caprice absurde. Le village dispose d’un onsen, mais je n’ai plus le courage de remettre le nez dehors. Le diner fut servi dans la salle commune, autour feu central. On ne change pas une équipe qui gagne : hoba-miso au menu ! Le boeuf d’Hida est extrêmement tendre, et les mets sont nombreux et copieux. Aucun regret d’avoir tenté l’expérience du minshuku à Shirakawago. C’est même à recommander.


Takayama
Levés aux aurores pour prendre le premier bus qui nous ramènerait à Takayama (départ à 6h53 du matin quand même !), nous avons le plaisir de voir un village immaculé, un manteau blanc parfait, pas encore spolié par les pas. On dirait qu’il ne fait beau que le matin par ici !

Il n’y a personne à l’arrêt de bus, mais celui-ci arrive à l’heure dite. Sur la route, il s’arrête a quelques reprises pour prendre quelques adolescents qui semblent aller à l’école.

Il fait très beau à Takayama.
La ville est charmante sous la neige, mais les trottoirs bien glissants !

La vieille ville est très jolie et très bien conservée. La visite commence par l’un des marchés du matin, au long de la rivière. J’y fais quelques emplettes de souvenirs.

Puis la vieille ville datant de la période d’Edo (1600-1868). Quelques vieilles maisons privées sont aujourd’hui transformées en musées, c’est ainsi que nous en avons visité une : il y faisait un froid de canard !
A midi, la neige avait définitivement fondu.
Pour le déjeuner, j’ai voulu gouter au sukiyaki que je n’avais jamais essaye avant. C’est une sorte de shabu-shabu, mais il y a moins de bouillon, et l’on trempe la viande dans de l’œuf cru. Vous pouvez déjà deviner que c’était délicieux (j’ai l’impression de me répéter). Allons, voyons voir…un point négatif… on sent un peu le graillon en sortant du restaurant !

La solution : s’aérer. Une belle balade dans les alentours de la ville, au départ du Shiroyama Park. Je crois que nous avons essaye de suivre le chemin appelé Higashiyama, mais nous avons du nous perdre a un moment (ainsi que l’avait prédit notre guide de poche), car nous n’avons pas réussi à atteindre Teramachi (ou se succèdent de nombreux temples). Cela étant, ce fut très agréable.
Pour finir ce voyage gastronomique en beauté, yaki-niku pour le dernier soir. Il est à peine 20h et le restaurant n’acceptent plus les clients, mais comme nous promettons de faire vite, nous pouvons entrer. Au menu : le bœuf hida premium quality. C’est pas tous les jours le dernier soir ! Alors premium, ca veut dire le plus gras possible. Ca fond dans la bouche comme on peut assez facilement l’imaginer :

Dernier jour : JR pass power !

9h37 Départ de Takayama
12h02 Arrivée à Nagoya
12h23 Départ Nagoya pour Tokyo station
14h10 Arrivée a Tokyo station
Course contre la montre pour : trouver le comptoir du JT et acheter le ticket pour le Narita Express, trouver un lieu pour déjeuner, puis attraper le Narita express de 15h03
15h57 Arrivée a Narita
18h20 Vol pour Hong-Kong
Finalement, cette dernière journée fut la plus crevante.
On aura gagne une magnifique vue du Mont Fuji. C'est pas rien!


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