lundi 18 janvier 2010

Shenzhen : why pay more ?

Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas écrit dans ce blog que j’ai presque honte de m’y remettre. J’eusse préféré que l’on cru que j’avais arrêté, de le tenir, plutôt que l’on sut l’abominable vérité : que je ne fais plus rien depuis un mois. Non pas « rien de spécial ». Juste rien du tout.
Je reconnais avoir omis l’épisode du week-end à Taiwan, qui pourtant aurait valu un article élogieux (il viendra peut-être plus tard, mais sans illustration, tant mes photos m’ont déçues)
Je n’irais pas jusqu'à dire que j’ai déjà explore Hong-Kong de fond en comble, mais l’attrait initial, probablement celui de la nouveauté, s’est vite estompe. Quoiqu’il en soit, il me restait une activité majeure a effectuer (notez bien que je n’ai pas dit incontournable) : aller à Shenzhen.
Shenzhen est une ville chinoise à la frontière entre HK et la Chine, pour laquelle un visa s’avère donc nécessaire. Mais pour des raisons évidentes liées à l’activité économique, l’obtention du visa est grandement facilitée. Celui-ci peut donc être acquis à la frontière le jour même, pour une courte validité (mon amie Cécile qui m’accompagnait dans l’aventure ce jour-la l’a ainsi obtenu, pour une durée de 5jours. Bien trop a mon avis si l’on se contente de la ville de Shenzhen). Je m’y rendais donc de bonne heure, non pas qu’elle se distingue pour son patrimoine culturel, mais nous voulions éviter les hordes empreintes de fièvre acheteuse en ce samedi de janvier (nous avons plus tard remarque comme les trains arrives bondes, tels des chars a bestiaux). Et puis SZ est un passage presque obligé pour quiconque vivant à HK, tant le shopping peut y être extrêmement intéressant (lire bon marché)

On peut donc y passer la journée à chiner des produits chinois, des DVD pirates, des marques contrefaites (sac a main, montres,etc) , ou encore se faire faire des vêtements sur mesure. Le 5eme étage du centre commercial de Lowu est une véritable caverne d’Ali Baba pour quiconque cherche des tissus. Cotton, soies thailandaises, tissus chinois, ou voilage d'un gout plus ou moins douteux, tout y est! Les spas attirent beaucoup de monde également, tant ils sont peu onéreux même comparés à HK.
En ce samedi, notre programme s’est impose de lui-même : manucure / pédicure (en attendant l’ouverture des magasins de tailleurs), puis vêtements sur mesure.
Le centre commercial est désert à notre arrivée matinale, mais on sent tout de suite que l’on n’est plus à HK. Prenez sentir dans son acception première. Il se dégage en effet une mauvaise odeur par endroit, dont il est difficile d’établir l’origine. On entend aussi que l’on est en Chine. Je relatais il y a peu les charmantes habitudes de certains collègues. Attitudes finalement relativement isolées il faut le reconnaître (mais suffisamment sonores pour qu’on les remarque peut-être). Ici, le quotidien, est rythme par le bruit des raclements de gorge, parfois entrecoupes de rots, d’autant plus mélodieux qu’ils viennent du plus profond de leur être. En alternance, pour ne pas se lasser. Et comme le centre commercial est immense et vide, il offre une caisse de résonance parfaite pour ces barytons roteurs, et apporte ainsi une touche classieuse à cet opéra grandiose.
Je pense que si quelque chose doit rester un mystère dans ma vie, ce sera bien ceci : comment peut-on avoir autant de glaires à longueur de journée ? Et qui plus est, que cette particularité se retrouve au niveau d’une population entière ! Ça me dépasse. Surtout qu’il n’y a ni honte, ni gêne, mais que du naturel. Le mystère restera entier.

Le centre commercial malheureusement encore vide de clients, c’est sur nos pauvres personnes que s’acharnera avec force zèle un vendeur désœuvré. Après nous avoir hélé, salué, et informé, sans que nous ne lui ayons rien demandé, des horaires habituels des boutiques, il nous a littéralement poursuivi, cherchant à nous vendre à tout prix je ne sais quelle prestation. Nous l’avons semé une première fois en prenant l’ascenseur. Je dis bien une première fois, car 3 heures plus tard – après une session « relaxante » chez la manucure - il nous retrouvait et réitérait son numéro, de façon toute aussi crispante. Nous nous sommes échappées par l’escalier le plus proche !

La séance manucure qui nous a servi de refuge aux assauts du commercial zélé se révèle épique elle aussi. Très bon marche a la base, elle s’avère 15 fois plus chère à la fin de la prestation (mais toujours a des tarifs défiant toute concurrence) ceci étant dit, on ne peut pas vraiment parler d’un moment de détente, comme c’est souvent le cas lorsqu’on s’offre une séance de manucure. J’arrive pour un soin des ongles basique, et il s’en faut de peu pour ne pas finir remaquillée, coiffée, massée, avec ceci, le tout a emporter svp.
On demande donc une manucure. A peine celle-ci commencée, on nous suggère la pédicure l’un ne va pas sans l autre, ça va de soit ! Soit. Apres tout, pourquoi pas, tant qu’on y est. De toutes façons, si l’on se risquait a dire non, on nous suggère alors le massage des pieds, pour mieux reprendre le thème abandonne de la pédicure une fois le massage termine. (ou du massage une fois la pédicure finie. Ils ont de la suite dans les idées) Tandis qu’une première chinoise s’occupe de mes mains, une deuxième se charge donc de mes pieds. Je suis cernée. Quelques secondes plus tard, une nouvelle suggestion : pourquoi pas un traitement des ongles à la paraphine ? Face à mon manque d’enthousiasme, on me fait une démonstration plutôt convaincante. C’est vrai que c’est joli. J’accepte. Quand c’est au tour des pieds, on me refait le même cinéma. Mais ne voyant pas trop l’intérêt, je refuse. Qu’a cela ne tienne, on me refait la démonstration pour me prouver à quel point ça fera joli. Mais c’est non je vous dis ! Mon refus catégorique n’a rien de convaincant. Le anglais est plus que basique, mais je pensais naïvement que « no » se ferait comprendre plus facilement. Ca ne doit pas faire partie de leur vocabulaire. Et puis la, c’est le drame. Mes pieds sont une véritable catastrophe, a tel point que la jeune chinoise peine a s’en occuper, sauf si bien sur, j’acceptais son traitement incontournable, qu’elle m’exhibe avec insistance sous le nez. (La boite du produit représentant les photos de pieds et des champignons les plus ignobles qu’il m’ait été donne de voir, comme si j’étais dans cet état la !) Je refuse. 10 fois. Quand elle arrive enfin a accepter/comprendre ce « non » pourtant catégorique, on m’entraîne alors sur le terrain de l’inégalable crème japonaise que l’on veut m’appliquer je ne sais ou. Crème japonaise, donc gage de grande qualité, voire de luxe. Je rigole bien, c’est une crème Shisheido, l’équivalent de notre Nivea nationale. (Je ne critique pas le Nivea, je dis juste que ce n’est pas du Chanel. Par ailleurs, je ne voudrais pas être suspicieuse, mais dans l’empire de la contrefaçon, permettez-moi de douter du contenu des boites. )
Alors que Cécile se voit poser du vernis d’une façon catastrophique, je refuse le coup de la crème. J’ai juste envie d’en finir une bonne fois pour toute et mettre les voiles. On nous rappelle gentiment qu’il serait de bon ton de ne pas oublier le pourboire. J’ai envie de les envoyer balader, mais mon désir de m’enfuir et si fort que je les paierais pour qu’ils me laissent en paix. Moins on argumentera, plus vite on se tirera de cet endroit ! Ce qui m’amène au choix du titre de cet article : « Pourquoi payer plus ? »
Tout simplement pour qu’on me fiche la paix !
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