En attendant la finalisation du post sur le marché aux fleur du nouvel an, voici une petite réflexion que j'ai menée sur les immeubles hongkongais
Quand je pense aux immeubles de HK (ça parait redondant, car je ne vois pas ce qu’il y a d’autre à part des immeubles tous plus grands les uns que les autres), je vois des bâtiments grisâtres, parfois roses ou ocres pour les plus neufs, agrémentés d’échafaudages en bambou, et d’affreuses climatisations qui dépassent de chaque fenêtre et qui suent à grandes eaux. Mais je pense pouvoir établir une sorte de classement des différents immeubles. Vous en penserez ce que vous voudrez, la voici :
1/ le building « neuf » : il est haut, il a à peine 6ans. C’est celui qui a un gardien à l’entrée, une porte qui ferme (voire plusieurs) bien sécurisée(s) avec un code voire un interphone, des décorations pour Noël – avec le sapin et le petit Père Noël qui clignote en chantant Jingle Bells. Il est aussi décoré pour le Nouvel An chinois. Ses boîtes aux lettres sont bien gardées…L’ascenseur va de soi. Il y a même, pour les plus classes, piscine, cours de tennis, et gym club !
2/ le « chinese building » Immeuble vieillot (on n’ose demander l’année de construction), peu élevé (souvent 5 étages, comme celui où j’habite) Assez sympa si l’on habite au dernier étage, car on peut profiter du roof top (ça console d’avoir à se taper 5 ou 6 étages à pied, l’ascenseur ne faisant pas partie des options de base). Pas de gardien (on s'économise les étrennes, voilà un point positif), une porte d’entrée qui est là pour la forme, voire pour empêcher les courants d’air, mais comme elle n’est jamais fermée, tout du moins, jamais à clefs, on se demande presque son utilité. Ha si, mauvaise langue que je suis : elle fait office de boîte aux lettres taille XXS (dans lesquelles n’importe quel passant pourraient se servir s’il lui en prenait l’envie). Des paliers qui sont de véritables prolongements des intérieurs (i.e. on y laisse aisément ses chaussures, des meubles, balais, tables et j’en passe, voire des éléments « décoratifs » - il conviendra a chacun d’apprécier cette qualité- comme par exemple la statue de Bouddha taille humaine, au 3eme étage de mon immeuble, que j’aperçois à chaque fois avec contentement car je pense : « plus que 2 étages, et c’est bon »
Mon immeuble me semble assez particulier cependant. En effet, le 1er étage abrite non pas 2 appartements comme l’on pourrait s’y attendre, mais 1 logement et une échoppe. Un magasin de fruits et légumes au 1er étage d’un immeuble d’habitation, personnellement, je trouve ça surprenant. Il propose aussi des jus de fruits frais, comme cela se fait beaucoup a HK, coutume au demeurant bien appréciable (rien que dans ma portion de rue, 2 magasins le font aussi). Il n’y a a ma connaissance aucune indication de la présence de cette boutique (pas d’enseigne tape à l'œil, au néon aveuglant à l’entrée de l’immeuble, ce qui serait le minimum pour un bouiboui local). Mais ils se voient pourtant quotidiennement livrer des caisses d’oranges et de tomates. Ça doit marcher au bouche à oreille.
Je suis aussi restée perplexe sur la gestion des ordures. Le détail peut paraître absurde voire insignifiant, mais à l’heure de jeter les poubelles, je me suis retrouvée face a ce problème : où m’en débarrasser ? En France, en Espagne, en Angleterre, et je me permets de supposer dans de nombreux autres pays, il y a des bennes à ordures, ou des poubelles géantes régulièrement ramassées par les éboueurs de la municipalité. Dans mon précédent logement hongkongais, nous laissions les poubelles sur le pas de la porte de service, et je suppose que le gardien s’en chargeait, ou bien une autre personne, car les poubelles disparaissaient et je dois avouer que je n’y prêtais pas spécialement plus d’attention. Mais ce chinese building, siège de ma nouvelle résidence, me confronte désormais à l’inévitable question des ordures. Pas très glorieuse, mais pourtant bien réelle. C’est là que cela m’a frappée : je n’ai jamais vu de camion poubelle ici. Parfois on voit des hommes pousser de gigantesques chariots sur lesquels s’amoncellent les sacs plastiques bondés, prêts à exploser. Serait-ce donc ça la gestion des déchets à Hong-Kong.
Je me suis donc résolue à laisser les sacs sur le trottoir au pied de l’immeuble, non sans jeter un regard coupable à gauche, puis à droite, m’attendant à voir surgir à tout instant un passant s’indignant devant ma barbarie. Que nenni ! On ignora mon geste et je m’en accommodai fort bien. Toujours est-il que quelques heures plus tard mes poubelles avaient disparu. Et c’est ainsi que ça se passe depuis 3 mois maintenant. Mais je ne manque jamais de jeter un regard transversal à chaque fois. On ne sait jamais…
3/ Une déclinaison du chinese building pourrait être ce que j’appelle « les immeubles qui s’effondrent »
Étrange catégorie d’habitation me direz-vous. Effectivement. Mais leur existence a fait pas mal de bruit à la fin du mois de janvier lorsqu’un immeuble s’est tout simplement effondré, je dirai même effrité, en faisant 4 morts et des blessés.
Quand je vois combien mon building tremble lorsqu’il y a des travaux dans la rue d’à coté, c’est loin d'être rassurant.
Enfin cela a ouvert le dossier des immeubles vétustes de HK. Je pense que c’est un vaste programme.
Un article relatant l’événement :
http://sc.info.gov.hk/gb/www.news.gov.hk/en/category/infrastructureandlogistics/100129/html/100129en06004.htm
Et sa suite :
http://www.scmp.com/portal/site/SCMP/menuitem.2c913216495213d5df646910cba0a0a0/?vgnextoid=303022d8718b6210VgnVCM100000360a0a0aRCRD&vgnextfmt=teaser&ss=Hong+Kong&s=News