samedi 16 juillet 2011

Road trip de Jogja a Kawah Ijen, en passant par Bromo : la classique

On nous avait prévenus, Jogjakarta c’est entre 10 et 12heures de route. Alors tu penses bien qu’il y en a des choses à dire et à voir pendant tout ce temps-là. Enfin, quand je ne suis pas endormie !

Alors en vrac :

En quittant Jogja, on aperçoit le Merapi à l’horizon, avec les champs de piments au premier plan
Sur la route, des rizières à perte de vue, on vend des cerfs-volants vraiment jolis sur le bord de la route (apparemment c’est la saison, ce qu’on a pu vérifier par la suite à Bali, où les cerfs-volants étaient très nombreux dans le ciel)
On passe par les champs de canne à sucre. On s’y arrête même une fois pour discuter avec les mecs qui travaillent dans les champs et nous offrent un morceau de canne à sucre à déguster
On s’arrête pour déjeuner dans un endroit sans intérêt, où les prix pratiqués sont le double du tarif observé jusqu'à présent. Ce n’était pas mauvais, il faut le concéder, sans être mémorable, mais ça sentait le restaurant routier pour car à touristes. On ne nous y reprendra pas
Jolies mosquées colorées  tout au long du chemin, mais il est difficile de les prendre en photo. Beaucoup en cours de construction aussi
On traverse de nombreuses villes (beaucoup moins vrai sur la portion de route Bromo – Kawah Ijen), et il y a énormément de trafic tout du long. Il arrive souvent de rouler à 30km/h sur une longue distance.
Mention spéciale pour la conduite « sportive » indonésienne. « Il fonce droit sur nous !!!!! » On a cru y passer un nombre incalculable de fois. Et ce n’était pas le gros accident qui nous a bien ralentis sur la route qui a servi à nous rassurer.
La route n’est pas très régulière. Il n’y a évidemment pas d’autoroute. Heureusement que notre voiture avait de bons amortisseurs. Ce qui ne nous a pas empêchés de faire de sacres bonds parfois! 
Dans les villes, le marquage au sol ne sert clairement à rien. Il en va de même pour les feux de signalisation.
Des femmes vendent les poissons qu’elles viennent de pêcher dans la rivière (catfish ?) Je pense que c’est le même poisson qu’Yvonne a mangé au déjeuner.
Arrêt pipi en début de soirée au bord de la route. On finit par dîner là. L’aire de la station essence offre une petite aire de jeux pour enfant et un resto qui ne paie pas de mine mais s’avère étonnamment agréable, considérant sa localisation. Le menu est par ailleurs plutôt bien fourni, on ne peut plus bon marché, et comme à l’accoutumée, les gens sont sympathiques (mais il faut qy’Yvonne serve une fois encore de traductrice, car personne ne pipe un mot d’anglais). Nasi goreng seafood (15000Rp), Poulet fermier grillé (18000Rp), noodles sautées aux légumes…

Voila un apercu en images du trajet:

 On distingue le Merapi dans le fond. Mais si, si... regardez bien!

 les jolis cerfs-volants vendus au bord de la route (oui, la photo est floue, on roulait... a 40km/h, certes, mais on roulait...)




 On a été pris dans les embouteillages. Les énormes bus n'ont aucun scrupule a se "faufiler" par la droite, sur une 3eme rangée invisible. Hop ni vu ni connu...


Une fois repartis, nous quittons vite la route principale pour bifurquer sur une petite route sinueuse, très sinueuse. Il fait nuit noire et elle me parait sans fin. 

Il est à peine 21h quand nous arrivons au Cafe Lava hotel, mais j’ai l’impression qu’il est minuit passé. 
Nous arrangeons rapidement une jeep pour le ”lendemain matin », c’est-à-dire à 4h du matin… 85,000 RP pour la jeep par personne. Je ne sais pas si on peut négocier le prix, pas la force. Et puis probablement pas en position de le faire non plus…

La chambre « ekonomik » coute 162,000Rp. C’est un lit entouré de 4 murs. Pas de petit dej, toilettes communes, et eau froide, enfin, glaciale serait plus appropriée. Nous sommes en plein « high season ». Mais le tableau des prix affiche aussi une “peak season” pendant laquelle la même chambre passe à 192,000Rp. Je me demande s’ils ont aussi une « basse saison » et une « saison morte ». Pour ugrader au mode eau chaude, c’est 360,000Rp, en haute saison. Je passe. Quelques dates fatidiques telles que Noel, ou d’autres fêtes voient leur prix majorés également. 



L’hôtelier frappe vigoureusement à la porte. Déjà 4h du matin ! La nuit fut courte. J’enfile des vêtements un peu chauds, et on embraque dans la Jeep après s’être acquitté du ticket d’entrée pour le parc national Bromo-Tengger-Semeru (25,000Rp par personne). Le trajet est assez bref, (on peut d’ailleurs apparemment le parcourir à pied, mais bon en pleine nuit, bof), et il nous faut sortir en pleine nuit à tâtons, si c’est n’est la lumière des phares des dizaines de Jeep qui nous éclaire.  La lune n’est plus qu’un mince croissant. Le ciel est parsemé d’étoiles. Habitant à Hong-Kong la ville où il ne fait jamais noir, j’en étais presque arrivée à oublier leur existence! Mais bon, ne trainons pas, c’est pas le moment de se casser la figure pour avoir rêvassé le nez en l’air. Ca fourmille de locaux à cheval qui proposent la montée pour 20,000Rp. Heureusement qu’ils sont la avec leur lampes torches, sinon je me demande comment on se repérerait. En un rien de temps on se retrouve au pied du mont Penanjakan (2770m) où des escaliers sont construits afin de permettre d’arriver au sommet. C’est le point de vu idéal pour les volcans actifs Bromo (2329m) et Semeru (3776m), ainsi que le massif Tengger. Mais pour le moment, on ne le sait pas. On fait juste confiance au guide et aux autres touristes qui comme nous, se suivent tels des moutons. Une fois en faut des marches, c’est la frénésie. On s’agite pour se réchauffer (des stands sont installés pour vendre café, thé, et snacks) et trouver le meilleur spot pour la séance photo qui ne saurait tarder. Difficile de savoir de quel coté se tourner. Tandis que tout le monde se plante devant le lever du soleil, nous prenons la direction opposée pour installer le trépied. En plein dans le mille. On voit le jour se lever petit à petit sur Bromo, les nuages s’organisent tout autour des massifs, comme sur les cartes postales. Ready ? Gooooo. On shoote à tout va. Puis Bromo nous gratifie de quelques fumées, ca fait plus « authentique ».







Mine de rien le temps passe vite, il est déjà près de 6h du matin. On redescend en se frayant un chemin entre les petits chevaux et leurs propriétaires, limites plus nombreux que les touristes eux-mêmes.  On se croirait en plein exode rural péruvien.


Next stop : la mer de sable et le Bromo. On se croirait sur la lune. Grande étendue de sable, quelques crateres et montagnes epars. C’est surréaliste. Un affreux temple au mieux d’un mont nous indique que nous sommes bien devant le Bromo. (pas de photo du temple, ça ne valait pas le coup)




On se croirait dans un désert de sable. Des escaliers permettent de monter jusqu’au cratère, et d’aller dans la caldeira. Enfin, probablement durant les périodes où le volcan ne crache pas de cendres, parce que plus je m’en rapprochais, plus il crachait. J’ai renoncé à monter, d’ailleurs ceux qui y sont allé n’ont rien pu voir sinon du sable et de la poussière (les appareils photos faisaient un peu la gueule après ce petit circuit).  En redescendant, on aurait pu croire qu’on s’était amusés à se rouler dans le sable. Enfin, plutot dans la poussiere. La sensation est assez désagréable. On a l'impression d'en avoir partout, dans le nez, dans la bouche... Retour à l’auberge, douche glaciale (vous aurez probablement entendu les hurlements jusqu’en Europe), pti dej. Et puis, plus grand-chose à faire. J’espérais faire une petite rando, mais un brouillard léger semble planer sur tout le village. On n’aperçoit que difficilement les volcans. Et en pleine saison sèche, très peu de verdure. Le volcan est décidément bien actif. Je plains les habitants des environs. Outre que cela soit potentiellement dangereux, il ne semble faire bon vivre qu’entre 5h et 8h du matin ! La brume volcanique reprend le dessus ensuite. Nous finissons par reprendre la voiture afin de nous éloigner et pouvoir respirer. Tous les flancs des montagnes alentours sont utilises pour faire pousser des oignons et des choux. Tout est recouvert de poussière volcanique, depuis les toits des maisons jusqu’aux plantations de choux. 



Plus on s’éloigne et plus l’air se dégage, devient respirable. C’est verdoyant, fleuri, on passe à coté des plantations de tabac. Sur la route les enfants nous font signe de la main, et nous crient des « hello sir » tout en sourires. Nous déjeunons du « bebek goreng » bien épicé (canard frit), pour trois fois rien, et du thé chaud pour apaiser le palais.


Early night, car demain il faut reprendre la route. Départ prévu à 7h.
La route est similaire à la portion de la veille.


 On a discuté le bout de gras au milieu des champs de canne a sucre




Vers l’heure de déjeuner, notre chauffeur prend l’initiative de nous arrêter sur une petite plage. La bonne idée. Nous hésitons d’abord, mais finalement 2h après nous y étions encore. Mer propre, eau tiède, et presque personne. Pour couronner le tout, le déjeuner impromptu dans une gargote de  la plage. A l’ombre des arbres. Au menu : poisson grillé au barbecue ("ikan bakar" c'est l'expression a retenir. Miam!), riz et légumes, et noix de coco toute fraiche, avec un peu de citron vert dedans, ca desaltere parfaitement! Que demande le peuple ? J’aurais bien passé le reste de la journée là !





Au bout d’un certain temps, le paysage change pas mal. On quitte la côte pour s’enfoncer dans des forets, et on roule au milieu des plantations de café. Je réalise que je n’avais aucune idée de ce qu’était un caféier.



Et puis sur la route, premier apercu de notre objectif du lendemain : le Kawah Ijen.




Nous passons la nuit à l’Arabika homestay. J’avais lu les pires horreurs sur cette guesthouse installée dans une plantation de café. Mais n’ayant quasiment aucun autre choix de logement près du Kawah Ijen (il y a une autre plantation qui offre aussi des chambres, pour ce qui est des prix raisonnables, puis un hôtel bien plus classe, que j’aurais bien voulu tenter, mais restriction budgétaire oblige…), nous avons opté pour celle-là. Franchement, c’était tout à fait correct pour le prix, salle de bain privée avec eau chaude (plutôt appréciable avec l’expérience du Bromo) : 192,000Rp la chambre double, 50,000Rp en sus pour un 3eme lit dans la chambre. Thé  et café à disposition (ils nous ont même préparé un petit dej à emporter à 4h du matin). En revanche, c’est totalement ravitaillé par les corbeaux. Il faut diner sur place. Rien de sensationnel mais ca a le mérite d’être très peu cher (env 13,000Rp le nasi goreng).  La route pour arriver à Sempol est complètement défoncée. On dirait que des des obus sont tombés tout au long de la route. Il reste parfois un peu de béton, un restant de route, mais la plutôt du temps, c’est juste des pierres. Nous avons avec précaution, à deux à l’heure. La voiture n’est absolument pas adaptée pour ce type de route. Il nous faudrait un 4X4. Sans compter tous les camions qu’on croise dans l’autre sens, ce qui ne facilite pas le passage sur la route étroite.


Nous arrivons donc à l’heure de la prière du soir, alors que le jour tombe.

Je regrette de n’avoir pas eu le temps de faire un tour dans le coin de jour (et de ne pas avoir eu le temps d’acheter du café à la plantation !). En effet, lever aux aurores (on finit par prendre le rythme…) pour grimper au Kawah Ijen, puis nous enchainerons direct vers le port de Ketapang où des ferry pour Bali partent régulièrement tout au long de la journée.  Je pensais qu’on serait revenus à l’auberge. Bref, après un dialogue de sourds pour convaincre le chauffeur de revenir, nous avons abandonné et accepté le plan qui nous était imposé (on se demande pourquoi on prend une voiture privée si au final, on ne fait pas comme on veut, mais bon, passons). 

Nous sommes les premiers à arriver au pied du Kawah Ijen. Après s’être acquittés des frais d’entrée (15,000Rp par personne + 30,000Rp par appareil photo) une petite marche de 3km nous attend. On nous prévient : il y a 1h30 de marche. 1h si on marche vite. Hummm 1h30 pour 3km, ca me parait beaucoup. Mais je comprends assez rapidement pourquoi. Ca grimpe un peu. Faut décidément que je me remette au sport ! Heureusement que nous avion pensé à la lampe torche. Mais le jour se lève peu après. Il fait bon, il fait beau, je profite à 200% de marcher dans la foret au petit matin. Le paysage de montagne est tout simplement superbe.




On croise quelques paniers plein de soufre, abandonnés. Les porteurs ne doivent pas être bien loin. Voila, c’est fait, en 1heure au sommet. C’est encore plus époustouflant d’en haut. Nous rencontrons quelques porteurs, puis une fois au sommet du cratère, le paysage change drastiquement. On dirait une vallée de la mort. Tous les arbres sont calcinés. Le paysage est en noir et blanc.




Au péril de notre vie ( !) , nous nous engageons dans le cratère, pour nous rapprocher des porteurs de souffre, et les voir travailler. Quel travail horrible. En plus des  vapeurs de souffre qui se rabattent sur le visage sans arrêt (je ne parle pas de l’odeur), le chemin est casse-gueule, étroit, et les paniers pèsent une tonne. Ils nous le montrent bien : ils ont les épaules déformées à force de faire ce travail éreintant. Le tout en images :




La descente est tout aussi « fun » que la montée. C’est un peu raide pour les genoux, et il commence à faire  bien chaud. Le soleil tape déjà dur. Une petit dej bien copieux nous attend dans l’un des chalets du pied de la montagne, transformé en gargote. Avec le patron en prime qui nous tape la discute, et s'essaye a la photographie. Sympathique comme tout! 



Et puis une fois encore la route nous appelle. Bye-bye Java.


Bonjour Bali


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2 commentaires:

  1. J'ai trouvé ton adresse sur VF, nous avons fait le même parcours à peu de jours près, entre Yogya, Bromo et Kawah Ijen (avec petit passage par le Semeru pour nous)
    Sympa de lire ton article, ça rappelle de bons moments, tout comme les grosses et nombreuses frayeurs sur la route !

    Bonne continuation !
    PepiFleuf (www.fleuf.fr/asie)

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  2. J aurais bien aime le Semeru. J espere que j aurai une autre occasion! Ravie de partager ces moments inoubliables!

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